M. Mohamed Kabbaj a publié sur le groupe Save Casablanca le commentaire et les images suivants :
On ne traite pas l'espace urbain comme une salle de bain, le marbre blanc est inapproprié, l'inox est inapproprié et de mauvais gout, la conception est nulle, les poubelles pourrissent (made in china?) les boules en inox (c'est le cas de le dire...), les bancs, je ne sais pas si vous réalisez que tout doit être refait.....après seulement quatre années....
... puis a partagé un article de l'Economiste indiquant que les travaux ont coûté 100 millions de dirhams et un article de l'hebdomadaire Actuel résumant parfaitement ce que pensent les nombreux commentateurs du post sur Facebook :
Aménagement Casablanca Scandale de la corniche, saison 2
****
L es Casablancais n’ont pas fini de compter les boules en inox qui inondent les trottoirs de la corniche. Quant aux adeptes de la marche en bord de mer, ils devront prendre leur mal en patience aussitôt la saison estivale terminée.
Deux ans après le relifting de la portion de la corniche qui surplombe les piscines, la ville enchaîne avec les travaux de la deuxième tranche. Celle-ci s’inscrit dans le prolongement de la première, jusqu’au futur Morocco Mall.
D’une longueur similaire de 3,5 kilomètres, la deuxième tranche devrait connaître la même durée de travaux, environ 18 mois, moyennant un budget hors taxes de 70 à 100 millions de dirhams.
Les études techniques, qui seront bouclées en octobre, ont été confiées, fin juin, au cabinet d’architectes de Rachid Haouch, celui-là même qui avait mené les études puis les travaux de la première tranche.
Il sera secondé par un cabinet d’études portugais dont le nom n’a pas été dévoilé. Selon les sources proches du dossier, le marché « Etudes » aurait été attribué à l’issue d’un mystérieux appel d’offres international dont nul ne connaît les références.
Même s’il ne s’agit que de la phase d’études techniques, des voix commencent à s’élever contre la confidentialité de la démarche. En effet, aucun architecte interrogé, ni le conseil de l’ordre de la profession, pas plus que les membres du conseil de la ville n’ont eu connaissance de cet appel d’offres ou même de l’attribution du marché.
« Inutile de chercher à recueillir des témoignages auprès des conseillers ou des vice-présidents du conseil de la ville, nul n’est au courant de la passation des marchés. Ces derniers sont exclusivement gérés par le maire », dénonce un membre du conseil sous couvert d’anonymat.
Il faut reconnaître que le décret de 2007 qui réglemente les marchés publics, pèche par une défaillance que certains n’hésitent pas à exploiter. Ce décret impose le recours systématique à l’appel d’offres pour l’exécution de tout marché public d’une valeur supérieure à 5 millions de dirhams, mais il passe sous silence la phase « Etudes techniques ».
Les architectes continuent, encore à ce jour, de se battre pour réglementer cette étape et proposer des réaménagements du décret afin de garantir plus de transparence.
En attendant, la démarche pour le moins opaque de la ville, interpelle bon nombre de détracteurs de Mohamed Sajid, qui n’hésitent pas à dénoncer le recours biaisé de l’appel d’offres. De plus, l’attribution du marché au même architecte, Rachid Haouch, fait grincer les dents.
« Des projets aussi emblématiques pour la ville de Casablanca, nécessitent un concours d’idées et la sélection d’un groupement d’architectes constitué de cabinets reconnus et de jeunes architectes en début de carrière.
C’est le seul moyen d’enrichir la réflexion, d’échanger les expériences tout en s’entourant d’un maximum de précautions », affirme un architecte urbaniste excédé par l’exclusion systématique de la majorité de ses confrères.
Choix des matériaux critiqué
Pour l’heure, il semble que les dés soient jetés… à moins d’un revirement de dernière minute. « La deuxième tranche aura le même cachet que la précédente car il faut que l’ensemble de la corniche ait la même signature », affirme sans détour l’architecte favori du maire, Rachid Haouch.
En clair, les Casablancais auront droit à une large esplanade tout en marbre de Carrare, parsemée du même mobilier urbain, des fameuses boules en inox et des palmiers. Il est également prévu d’éclairer la mer et de mettre en valeur le marabout de Sidi Abderrahmane en le débarrassant de son bidonville.
« Les dunes et les végétaux seront protégés mais, pour permettre aux promeneurs de fréquenter cet endroit la nuit, il faut lutter contre le trou noir. Pour cela, on peut prévoir un éclairage solaire », assure Haouch.
Si le concept d’esplanade piétonne est jugé judicieux par la majorité de ses confrères, le choix des matériaux suscite, en revanche, de violentes critiques. « Comment peut-on choisir du marbre blanc de Carrare, si cher et si salissant, pour des lieux de passage populaires ?
Ce matériau est à peine recommandé pour les salles de bain et les réceptions de villa, et surtout pas pour les cuisines car il absorbe les graisses ! », s’indigne un architecte urbaniste. « Non seulement, ce marbre est frileux et change de couleur, mais il est attaqué par le sel ! », renchérit un autre confrère.
De plus, le coût d’importation et de la pose du marbre de Carrare brut est estimé à 400 dirhams le mètre carré, auquel il faut ajouter les frais de polissage. « Au lieu du marbre, on aurait pu opter pour une pierre locale plus résistante et moins chère, ou pour du pavé en ciment lavé, fabriqué localement et esthétique, à seulement 90 dirhams/m2 ! »
Quant aux célèbres boules en inox, elles constituent, selon leur concepteur, la « signature » de la corniche puisqu’elles marquent les esprits et suscitent tant de commentaires.
Remplies de béton armé et fixées pour protéger les trottoirs, ces boules ont été installées moyennant un coût unitaire de 2 300 dirhams, selon des entreprises du secteur. Ce qui contredit les propos de Haouch qui a avancé à actuel un prix de revient inférieur à 600 dirhams...
Hormis leur coût prohibitif, ces boules résistent très mal à cet environnement corrosif et s’oxydent d’autant plus rapidement qu’elles sont recouvertes d’inox de second choix.
Et l’écologie ?
Qu’en est-il des palmiers qui jalonnent toute l’esplanade ? Si les détracteurs invoquent que le palmier du Sud n’est pas l’arbre de Casablanca, Haouch soutient, lui, que c’est le seul arbre qui s’adapte au climat maritime, « surtout que nous avons une overdose de ficus ! ».
A préciser que ces palmiers proviennent d’une pépinière du Sud et qu’ils sont les derniers de cette taille à être disponibles localement, avec une moyenne d’âge de vingt ans. Le coût unitaire de ces arbres varie entre 10 et 15 000 dirhams.
Idem pour l’éclairage composé de grands et petits mâts, respectivement de 10m et 3,5m de hauteur. « On aurait pu privilégier l’éclairage solaire puisque le Maroc se positionne en leader dans ce domaine ! », lance un urbaniste à la fibre écologique.
De plus, l’installation de capteurs autonomes aurait permis de faire l’économie des travaux de génie civil encore inachevés à ce jour. Si l’aménagement global tient la route, le choix des matériaux est, lui, largement contesté, et l’absence de parking sous le passage piéton vivement dénoncée.
Réussira-t-on à rectifier – à temps – le tir avant le lancement effectif des travaux de la seconde tranche ? Pour cela, il faudrait que les architectes, bureaux d’études, associations et élus locaux s’organisent pour monter au créneau et faire entendre leur voix. Pour l’heure, c’est loin d’être le cas.
Mouna Kably
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire